La peur, la colère & le droit à l’erreur

“La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance.”

Maître Yoda

Il y a quelques semaines, il m’est arrivé une expérience mémorable, mais pas dans le bon sens du terme. Je rentrais du travail, filant comme le vent sur mon velov électrique en direction de l’école de mon fils. Un peu en retard, je choisis de prendre un chemin plus court mais plus dur (car en pente, mais l’assistance électrique réduit ce paramètre) que le chemin habituel. Manque de bol, c’était sans compter qu’il n’y a pas de piste vélo dédiée sur cette avenue, les vélos étant sensés rouler au milieu des voitures, donc en l’occurrence dans les bouchons. À ma gauche, la double voix de bus me tend les bras. Les voitures me doublent en passant sur celle-ci, je ne vois pas de mal à faire de même.

Je roule donc à toute allure sur la voie de bus, tel Harry Potter sur son balai tentant d’attraper le vif d’or, lorsqu’un cycliste apparait soudain, déboulant à ma droite entre 2 voitures, perpendiculairement à moi. Surprise, je crie “Attention” pour éviter l’accident. Le cycliste s’arrête, me crie quelque chose, je passe, et tout aurait pu s’arrêter là.

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Cogito ERGO sum

Salut la compagnie ! Depuis septembre je bosse sur la création d’un podcast qui a pour ambition de s’inspirer de tous les domaines pour décortiquer les ingrédients d’une expérience utilisateur mémorable.

À travers ce podcast, j’ai envie de m’inspirer des expériences des autres, et pas seulement dans les domaines du numérique. En effet, je suis convaincue qu’il y a plein de points communs dans la création d’expériences utilisateurs quel que soit le domaine : la prof qui prépare son TP pour ses élèves, le restaurateur qui travaille son concept de restaurant, ou les parents enjoués qui préparent le gouter d’anniversaire de leur enfant.

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Vulga scientifique #1 – Bonnes pratiques sur les toggles

J’ai décidé de me lancer dans une série d’articles de vulgarisation de papiers de recherche, avec une présentation sous forme de slides. Le premier d’entre eux concerne la manière de représenter les toggles.

Pas de teasing, voici directement la synthèse des bonnes pratiques présentées dans ce papier de Al-Jasim & Murano, 20231 :

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L’alternative est féconde

Je m’intéresse depuis quelques mois à l’esprit critique et aux biais cognitifs. J’ai décidé d’illustrer certains principes et citations avec des cartes réalisées à l’aquarelle.

Pour ce sujet, je citerai Henri Broch :

L’un des outils les plus puissants qui soient à notre disposition consiste à se poser la question : “Existe-t-il une autre explication possible qui donnerait un résultat identique ? » […] Si beaucoup de phénomènes “paranormaux” sont fondés sur un trucage ou une astuce que l’alternative peut rendre claire, il en existe d’autres qui, en fait, n’ont besoin d’aucun trucage. La fécondité de l’alternative sera, cette fois, de permettre de dire : « Oui, le phénomène est vrai, mais peut-être n’y a-t-il pas besoin de faire appel au miracle ; on peut en donner une explication naturelle ».

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La dissonance cognitive

Je m’intéresse depuis quelques mois à l’esprit critique et aux biais cognitifs. J’ai décidé d’illustrer certains principes et citations avec des cartes réalisées à l’aquarelle.

Comme le renard de la fable de La Fontaine (voir illustration tout en bas), il nous arrive régulièrement de nous arranger avec les faits pour résoudre une dissonance cognitive.

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Les yeux du cœur ont mauvaise vue

Je m’intéresse depuis quelques mois à l’esprit critique et aux biais cognitifs. J’ai décidé d’illustrer certains principes et citations avec des cartes réalisées à l’aquarelle.

Une expérience amusante a été menée en 2004 au cours de la campagne présidentielle aux USA. Les chercheurs ont proposé à 30 personnes fortement politisées (15 démocrates et 15 républicains) de lire des affirmations contradictoires à propos de George Bush (candidat républicain), John Kerry (candidat démocrate) et une personnalité politiquement neutre (les affirmations étaient inventées, mais crédibles). Pour chaque contradiction, ils ont demandé aux participants d’évaluer dans quelle mesure ils jugeaient que les paroles et les actes de la cible étaient contradictoires sur une échelle de 1 (pas du d’accord) à 4 (tout à fait d’accord).

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Quantité de preuves n’est pas qualité de preuves

Je m’intéresse depuis quelques mois à l’esprit critique et aux biais cognitifs. J’ai décidé d’illustrer certains principes et citations avec des cartes réalisées à l’aquarelle.

Des preuves, oui, mais lesquelles ? On considère souvent, à tort, qu’un témoignage est une preuve. Or, un témoignage ou même 100 ne valent rien en Sciences.

Cela rejoint la notion de biais de sélection : le fait qu’une conclusion soit erronée car la population étudiée ne représente pas la population générale.

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Ce qui est affirmé sans preuve peut être rejeté sans preuve 

Je m’intéresse depuis quelques mois à l’esprit critique et aux biais cognitifs. J’ai décidé d’illustrer certains principes et citations avec des cartes réalisées à l’aquarelle.

Cette phrase, a priori faussement attribuée à Euclide, signifie qu’il n’y a pas de raison de croire à quelque chose qui n’a aucun fondement, et que celui qui rejette n’a pas à apporter des preuves pour justifier ce rejet si aucune preuve n’a été apportée pour justifier la croyance. Cela est intimement lié aux deux précédents posts. Il ne s’agit pas de rejeter sans arrêt toutes les affirmations qui nous sont soumises, mais de s’autoriser à rejeter quelque chose d’improbable affirmé sans preuve sans tomber dans le piège du retournement de la charge de la preuve (“si tu ne me crois pas, prouve moi que c’est faux”).

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Une affirmation extraordinaire nécessite une preuve plus qu’ordinaire

Je m’intéresse depuis quelques mois à l’esprit critique et aux biais cognitifs. J’ai décidé d’illustrer certains principes et citations avec des cartes réalisées à l’aquarelle.

Ce principe a été formulé de nombreuses manières au cours des siècles. En 1899 par exemple, Théodore Flournoy affirmait que « le poids de la preuve d’une prétention extraordinaire doit être proportionné à son étrangeté ». L’idée qui se cache derrière ce principe est que cela n’a pas d’intérêt de demander des preuves pour chaque affirmation du quotidien.

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