Bilan octennal

Janvier, c’est l’époque des bilans. Chacun y va de son bilan annuel : « 2024 était un challenge », « 2024 m’a tant appris »… Très peu pour moi, je vous propose plutôt un bilan octennal !

Car cela fait un mois maintenant, un mois que je ne suis plus « Sogilienne ». Il faudrait que je mette à jour ma bio tiens. Et mon compte Linkedin, même si au fond je sais que je laisse ce statut « en emploi » car « ça fait mieux ». C’est triste non, quand on y pense ? Comme si la valeur d’une personne se mesurait à si elle a un emploi ou non…

Quand mon chef m’a annoncé mon licenciement économique, il m’a fait une réflexion qui m’a laissée perplexe, il nous a dit à ma collègue et à moi « j’espère que vous aurez appris des choses de votre passage à Sogilis ».

J’ai passé 8 ans à Sogilis.

Avant cela, il y avait eu ma thèse, durant laquelle j’avais fait une sorte de dépression pendant toute ma deuxième année, entre remise en question personnelle et ennui.

Puis une start-up, où on attendait de moi que je fasse la promotion de pratiques pseudomédicales dont le bénéfice n’était pas démontré scientifiquement. Autant vous dire que mon éthique et moi, on a eu du mal, et que la période d’essai n’a pas été concluante.

Et enfin, un éditeur de logiciel chez lequel je suis restée 2 ans avant de décider de partir, car les priorités avaient changé, que je m’ennuyais, que je ne me retrouvais plus dans la dynamique de l’entreprise.

Alors 8 ans sans s’ennuyer, sans remise en question profonde sur ma légitimité, ma confiance dans la direction et ma place dans la société, c’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup. Et ça veut notamment dire que…

J’en ai appris des choses, dans cette entreprise !

  • J’ai appris à structurer ma méthode et mes livrables au contact de mes collègues, Marion, Anaïs, Benjamin, Romain, et Jérôme.
  • J’ai appris à faire une PR et à utiliser git (merci les Ergogames !).
  • J’ai appris et vu de près ce qu’était une entreprise libérée avec Sogilis Lyon, et j’ai failli investir dans une SCOP !
  • J’ai appris que j’aime la diversité, les missions courtes avec un nouveau métier à découvrir à chaque fois. Mais aussi les missions longues qui permettent d’aller jusqu’à la mise en prod’ et de mesurer notre impact.
  • J’ai appris que le recueil de besoin, l’animation d’ateliers de génération d’idées et l’évaluation n’était pas l’apanage du logiciel, et que je pourrais peut-être exploiter ces compétences dans d’autres domaines. Merci le podcast !
  • J’ai appris à ne pas réagir à chaud quand quelque chose me déplait, que l’écrit a ses limites et que décrocher son téléphone pour se parler en direct est parfois salutaire.
  • J’ai appris que les RH c’est souvent plus compliqué qu’il n’y paraît, que le commerce c’est ingrat et que le marketing c’est pas juste mettre des paillettes pour fait vendre.
  • J’ai surtout appris qu’une entreprise se doit de bien traiter ses salariés, et qu’un chef n’est pas obligé de hurler sur ses subalternes pour se faire respecter (en vrai j’en étais convaincue, mais les exemples que j’avais eu avant n’allaient pas forcément dans ce sens).

Moi qui me lasse généralement au bout de 18 mois, à Sogilis, je ne me suis pas lassée. Ni de l’esprit de l’entreprise, ni des métiers à découvrir, ni des collègues, encore moins de l’autonomie, du droit à l’erreur et de la confiance qu’on m’a donnée.

Et pourtant, j’ai ressenti une forme de soulagement quand j’ai appris la nouvelle

Mêlé à plein d’autres sentiments, il y avait en effet du soulagement qu’on me force la main, et de l’excitation à l’idée de découvrir de quoi mon futur serait fait. Comprenez-moi bien : ce n’était pas mon souhait de partir. Et pourtant il était temps. Huit ans, c’est bien. J’aurais pu rester 8 de plus si on n’avait pas décidé pour moi, car j’y étais bien, c’était à la fois confortable et stimulant. Mais 16 ans, ça aurait été trop. Et j’ai encore tellement de choses à découvrir et à apprendre.

Alors je ne sais pas de quoi demain sera fait. Et ça me va très bien car je souhaite prendre le temps de le découvrir, d’affiner mon projet, de m’ouvrir au champ des possibles (pourquoi pas utiliser mes compétences en recueil de besoin et gestion de projet pour retourner vers le domaine de la santé ?).

D’ici là, je continue le podcast, je profite de cette pause imposée pour consacrer plus de temps à mes enfants, à la musique et au dessin, et ce sera peut-être l’occasion de prendre le temps de publier un peu plus de contenus ici.

Alors pour 2025, je me souhaite de profiter pleinement de cette période, de ne pas me faire mettre la pression avec ce que j’imagine que les gens pensent à mon sujet (« olala la pauvre, elle a perdu son emploi, elle doit être si stressée » : nop), et de trouver ce qui m’épanouira professionnellement les prochaines années.

Et à vous qui me lisez, je vous souhaite une belle dose de joie et de santé, saupoudrées d’éclats de rire et d’un zeste de folie, le tout mijoté dans une marmite de sérénité et de douceur.

4 réflexions au sujet de « Bilan octennal »

  1. Tu as également appris enormément à tes clients et tes collègues pendant ces 8 ans.
    Je te souhaite le meilleur dans tes prochaines aventures !

  2. Margaux,
    J’aime cette réflexion que tu as menée sur ces 8 années…Chaque parcours est singulier et à la fin de sa vie professionnelle on s’aperçoit que chaque étape nous a enrichi même si ce n’était pas si évident à l’époque.
    Tu peux prendre le temps de négocier cette nouvelle étape et en profiter pour revenir à l’essentiel, mais aussi pour savoir ce que tu veux vraiment pour le futur. Je souhaite pour toi ce que décidera et qui te rendra la vie plus belle.
    N’oublie jamais quoiqu’il arrive que tu es une femme, une mère extraordinaire !
    Passe me voir si tu le souhaites
    A bientôt
    Nadine

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